Intitulé du projet
Sensibilisation de la population et évaluation de la gestion des déchets dans quatre villages du Haut Atlas marocain : Agoutim, Amezraï, Tirannimine et Taghia.
Moyens d’accès
Marrakech / Azilal : 170 km environ (bus, voiture ou grand taxi).
Azilal / Aït-Mhammed : 15 km (en grand taxi).
Aït-Mhammed / Zahouia Alhansal: 70 km (en 4x4)
Zahouia Alhansal / Amzraï : 30 min à pieds.
Zahouia Alhansal / Taghia : 3h à pieds.
Zahouia Alhansal / Tirannimine : 2h30 à pieds.
Taghia / Tirannimine : 2h30 à pieds.
I. Contexte d’intervention.
A. Contexte général concernant la gestion des déchets au Maroc.
1. Constats.
Les déchets sont définis au Maroc par le projet de loi relatif à leur gestion et à leur élimination comme : « tous résidus d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus généralement tout bien meuble abandonné ou que son détenteur destine à l’abandon ou a l’obligation de s’en défaire dans le but de ne pas nuire à la collectivité et de protéger l’environnement »[1].
Le Maroc doit faire face à une augmentation continue du volume des déchets produits dans le pays. Cette augmentation est notamment due à la croissance démographique, mais aussi au changement des modes de production et de consommation, à une urbanisation croissante et à une certaine amélioration du niveau de vie.
La production des déchets a atteint environ 17 413 T/j en 1999, alors qu’elle n’était que de 12 370 T/j en 1992 et 1 600T/j en 1960 (tableau 1). Les quantités mentionnées dans le tableau 1 concernent les déchets ménagers, industriels et médicaux. Les autres types de déchets, à savoir les déchets agricoles et inertes, n’ont jamais fait objet de statistiques pour évaluer leurs quantités respectives.
Tableau 1 : Evolution de la Production des déchets au Maroc
Source : Département de l’Environnement, 1995, 1997, 1999, 2000 Ministère de la Santé, 1999. Département du Commerce, de l’Industrie, 1992, 1994
Les déchets ménagers sont estimés à 0.75 kg/j/hab. Cette croissance de la quantité de déchets solides pose différents problèmes au niveau de la collecte (seulement 85% des déchets ménagers produits sont collectés) et de l’évacuation ainsi qu’au niveau de la mise en décharge (seulement 2% des déchets ménagers sont recyclés ou mis en décharge contrôlée). Il y a lieu également d’évoquer les problèmes liés à l’utilisation, quasi générale, du matériel non spécialisé et non adapté dans la collecte et le transport des déchets solides (pertes de lixiviats pendant le transport, etc.)1.
Les déchets industriels (930 000 tonnes par an) et médicaux (100 tonnes par jour) posent à leur tour divers problèmes, d’autant qu’ils présentent un certain nombre de risques sur l’environnement comme sur la santé humaine.
La production croissante des déchets a provoqué la multiplication de grandes décharges sauvages particulièrement autour des grandes villes, sans compter celles qui naissent et grandissent d’elles-mêmes dans les terrains vagues à l’intérieur des villes, à force de déchets accumulés et délaissés.
L’absence d’une vision globale et d’une ligne directrice dans la gestion des déchets solides à l’échelle nationale permettant d’unifier les actions ponctuelles initiées par les communes et de les orienter, demeure l’un des principaux problèmes dans ce domaine. Ce problème est par ailleurs accentué par l’insuffisance de moyens de financement et de ressources humaines qualifiées.
Tableau 2 : Récapitulatif des Principaux Indicateurs Pression-Etat-Réponse (Caractérisation du Secteur des Déchets au Maroc).[2]
2. Les organismes existants[3].
Pour ce qui est du traitement des déchets, nous pouvons noter qu’actuellement très peu d’unités de compostage ne sont vraiment opérationnelles. Selon le REEM les déchets appartiennent à 4 types de structures :
Centres de dépôts des déchets ménagers : Ils sont
situés en des points précis de la ville, correspondant souvent aux dépôts des
services techniques. Ce sont essentiellement des points de transfert pour les
déchets ménagers amenés par charretons ou dumpers, et pour les déchets de
nettoiement.
Décharges publiques: installées généralement sur
des terrains communaux et caractérisées par l’absence de clôture, de voies de
circulation, de gardiennage, etc. Les sites sont trop souvent choisis au hasard
des terrains disponibles, sans études d’impact sur l’environnement.
Usines de compostage : seul six villes marocaines
ont été dotées d’usines de traitement des ordures ménagères par compostage. La
majorité de ces usines ne fonctionnent pas: Tétouan, Meknès, Casablanca et
Marrakech. Celle de Rabat est la seule encore en fonctionnement, mais elle se
heurte à beaucoup de problèmes : mauvaise qualité et donc mévente du compost,
difficultés d’élimination des refus. L’unité située à Agadir a été mise en
service à titre de pilote et n’a pu être pour le moment évaluée.
Unités d’incinération : ces unités, en très faible
nombre, traitent essentiellement des déchets médicaux et rarement des déchets
industriels. Aucune norme environnementale n’est respectée par ces unités dont
la plupart sont classées comme étant des brûleurs plutôt que des incinérateurs.
3. Risques environnementaux.
La gestion insuffisante des déchets au Maroc a des effets négatifs sur l’environnement, notamment sur les ressources naturelles (en l’occurrence les ressources en eau), la santé de la population, le tourisme et la qualité de vie en général. La quantité des déchets produits dans le pays n’est pourtant pas très importante. Les problèmes de leur gestion proviennent donc de l’insuffisance de dispositifs nécessaires à leur traitement.
B. Le cas de la vallée de l’Alhansal.
1. Constats.
Formuler un constat en matière de gestion des déchets dans la vallée aurait nécessité une approche professionnelle. Cependant, bien que nous ne soyons que des novices en la matière, nous pouvons d’hors et déjà en souligner quelques traits visibles.
Concernant la région en elle-même (région Tadla-Azilal), la collecte des déchets s’élève à 73,22% (tableau 3). Cependant, il est évident que la vallée n’en bénéficie pas. En effet, la vallée de l’Alhansal est particulièrement enclavée. La ville la plus proche, Azilal, se trouve à 70 kilomètres de la vallée. Pour autant, le trajet est assez long étant donné que la route est d’abord une piste. Cette première constatation pose des problèmes quant à la mise en place d’une collecte des déchets.
Tableau 3 : Collecte des Déchets Ménagers
De plus, aucun moyen de stockage n’est a disposition de la population. Il n’y a pas ou peu de poubelles à part dans les quelques gîtes qui accueillent les touristes amateurs de randonnées. En ce sens, la majorité des déchets se trouve à même le sol, d’où une pollution directe avec des risques accrus pour la santé de la population. La décomposition toxique des piles, un des types de déchet le plus important, semble contaminer l’eau potable et, logiquement, les cultures. Nous n’avons cependant aucuns moyens scientifiques de le prouver. Il serait nécessaire pour cela d’effectuer certains relevés que nous ne sommes pas à même d’accomplir, puisque nous ne possédons ni le matériel, ni les personnes qualifiées pour ce type d’analyses. Néanmoins, il nous semble qu’une pile en décomposition à même le sol ou encore dans la rivière est loin d’être sans effets sur la santé des individus de la vallée et sur la nature environnante.
Un projet de désenclavement de la vallée est en cours ce qui permet l’importation de certaines denrées alimentaires tout comme du matériel en tout genre (agricole, pharmaceutique, etc…) mais cela apporte aussi, et en toute logique, plus de déchets. Déchets également produits par les touristes qui sont de plus en plus nombreux sur le site. Les déchets sont par conséquent de plus en plus importants mais aussi de types variés comme par exemple les canettes de bières, déchets notamment liés au tourisme.
Nous avons aussi pu constater une quasi totale méconnaissance par la population du déchet, de leur gestion et des risques encourus. La majorité de la population se trouve d’autant plus mise en danger puisqu’elle n’a pas conscience du potentiel toxique des déchets, notamment en ce qui concerne les piles. Ces dernières trouvent ainsi une « deuxième vie » en tant que jouets puisqu’elles sont réutilisées par les enfants comme chambouletou par exemple. Cette méconnaissance de la population concernant les déchets est bien évidemment accentuée par de nombreux facteurs interdépendants : absence de poubelles ou autres moyens possibles de stockage des déchets, aucune collecte de ces derniers et peu ou pas d’informations relatives aux déchets et aux traitements disponibles.
2. Types de déchets les plus couramment rencontrés.
- Les plastiques : Sacs, bouteilles, emballages divers (principalement de type alimentaire), certains vêtements, une partie de la composition des chaussures, etc.
- Les piles : Principalement des piles bâtons (pas, ou peu, de piles boutons).
- Les métaux : Boîtes de conserves, théières, ustensiles de cuisine, etc.
- Les tissus : Vêtements principalement.
- Les déchets organiques.
3. Problèmes environnementaux, problèmes de santé, etc.
Les principaux déchets amenant des problèmes de santé et des problèmes environnementaux sont les piles, les plastiques et les métaux.
En effet, en ce qui concerne les piles on peut supposer qu’elles sont à même de polluer les cultures ainsi que les rivières. Les enfants apparaissent comme les premières victimes de ce type de déchets de par le manque de connaissances de son potentiel toxique mais aussi car ce dernier devient en règle général un instrument de jeu à portée de main.
Les plastiques et les métaux ne représentent pas une pollution directe, leur potentiel toxique étant largement inférieur a celui des piles, cependant de tels déchets ne disparaissent dans la nature qu’après des centaines d’années. De plus, un risque subsiste pendant la phase d’incinération du plastique, seul moyen de traitement possible à ce jour, de par l’émanation de gaz hautement nuisibles.
II. Sensibiliser ;
Agir ponctuellement est bénéfique ; Cependant, sur le long terme, c'est-à-dire dans une vue d’autonomisation de la population, la sensibilisation est le seul moyen de parvenir a des résultats concrets sur le plan matériel et à une indépendance vis-à-vis de l’aide extérieur.
La sensibilisation de la population correspond en premier lieu à une phase préalable à toutes actions. Néanmoins, sensibiliser est aussi un travail sur le long terme en vue d’une réelle assimilation de la part de la population du potentiel toxique de certains déchets et de la nécessitée de gérer les déchets produits.
A. «le théorique »
L’obstacle majeur en vue d’un traitement efficace des déchets est l’absence de connaissances du déchet (son potentiel toxique, de dégradation…). En ce sens, il nous a semblé important de commencer par sensibiliser les plus jeunes générations au respect de l’environnement et à la gestion des déchets. Nous avons pour cela demandé à plusieurs adultes des villages concernés d’être les médiateurs des informations données. Ceux-ci ont en effet plus d’impacts sur ce point puisqu’ils sont connus des jeunes.
Les principaux liens formulés correspondent aux liens déchets – hygiène – environnement et déchets – hygiène – maladies. Les jeunes générations ont notamment été informées du potentiel toxique des piles en décomposition. En effet, comme nous l’avons déjà ultérieurement précisé, ce déchet est assez généralement utilisé comme jouet par cette tranche d’âge. Il était donc nécessaire d’insister sur ce point.
Au-delà d’une explication quelque peu théorique sur les déchets et la gestion de ces derniers, nous avons souhaité sensibiliser une part de la population par le biais d’actions diverses. Ce qui nous amène à la phase « pratique » de la sensibilisation.
B. « Le pratique »
Le plus souvent, le meilleur moyen d’apprendre est d’expérimenter. C'est pourquoi, avec l’aide d’adultes jouant le rôle de « médiateurs culturels », nous avons organisé avec une partie des enfants du village la collecte, le tri et l’incinération d’une partie des déchets, à savoir :
- stockage des matières non combustibles ou toxiques (boites de conserves, piles, plastique)
- incinération des matières organiques ou non polluantes (bois, tissus…)
A Taghia, Tirannimine et Amzraï, nous avons monté une parcelle de stockage en pierre au centre des villages destinée aux déchets plastiques. Nous avons ainsi trier, avec l’aide des enfants, les piles, les métaux et les plastiques. Les matières non polluantes ont été incinérées. Les enfants ont compris très vite qu’il était dangereux de toucher les piles en décomposition. Afin de ramasser ces dernières, nous avons tous, adultes et enfants, protégé nos mains d’un sac en plastique à défaut de gants à notre disposition. Nous avons été accompagnés par des adultes des villages suite à la demande des membres de l’association Radija. Nous pouvons d’hors et déjà souligner combien la population avec qui nous avons été en contact a été particulièrement motivée par ce projet.
Ces actions de collecte, de tri et d’incinération d’une partie des déchets n’ont pas seulement permis de sensibiliser les jeunes générations et les quelques adultes qui étaient à notre côté. En effet, de telles actions ont été particulièrement visibles d’une part d’un point de vue esthétique puisque une partie des déchets a été ramassée, mais aussi, et d’autre part, parce qu’une majorité de la population a pu visualiser nos actions et s’interroger sur celles-ci. Nous pouvons noter le cas particulier du village de Tirannimine où nous avons pu expliquer notre projet à une grande partie des adultes masculins lors de la vente aux enchères annuelles d’animaux. Dans ce cas précis, il nous a semblé que nous avons pu toucher beaucoup plus la population qu’ailleurs.
Dans chaque village, les métaux et les piles ont été stockés chez les membres de l’association.
Concernant le village d’Agoutim, le cheikh avait déjà mis en place, avec l’association espagnole Ismalar, un projet de type similaire. L’action de cette association s’est déroulée au même moment que les nôtres. Nous n’avons donc pas réitéré cette action dans ce village.
III. Actions à envisager / Actions possibles. Objectifs de la seconde phase du projet et moyens de réalisation de ses objectifs.
A. Sensibiliser.
Sensibiliser devra être le fondement de notre action. C’est-à-dire, dans ce cas précis, connaître la nature exacte du déchet et ses interactions possibles avec l’environnement. Il ne peut y avoir d’actions concrètes et efficaces si, préalablement, les connaissances vis-à-vis de l’ « objet » sont inexistantes. Il nous a donc semblé nécessaire de commencer par une sensibilisation, via l’école, des jeunes. Ce qui doit logiquement amener à une meilleure compréhension des actions à mener et a une assimilation du problème environnemental qui en découle. Pour ce faire, dans l’idéal, la fiche ci-après sera distribuée dans toutes les écoles de la vallée pour être expliquée par les professeurs auprès des élèves. Ces petites fiches explicatives a l’usage des écoles concernent le principal déchet polluant : la pile.
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LA PILE
Qu’est-ce qu’une pile?
Une pile est un dispositif qui transforme l’énergie d’une réaction chimique en énergie électrique. Elle se compose principalement de deux électrodes qui plongent dans une solution qui fait office de conducteur électrique (électrolyte). Les piles contiennent également des additifs (gélifiants, produits anti-corrosion, etc.).
Qu’est-ce qu’une pile bouton?
C’est une toute petite pile ronde et plate (ex: pile de montres).
Qu’est-ce qu’une pile bâton?
C’est une pile cylindrique ou rectangulaire (9V) ou encore grosse et aplatie. Ces trois formes sont appelées piles bâton.
Qu’y a t il dans une pile?
Un électrolyte, deux électrodes, une enveloppe métallique et des étiquettes papier/plastique. Les piles diffèrent par la composition des électrodes et de l’électrolyte. En voici les principaux types :
La pile zinc/carbone ou pile Leclanché (primaire -
bâton). Anciennement, elle contenait du mercure et du cadmium. Mais la tendance
actuelle est à la réduction des teneurs en ces deux métaux lourds. Elle a une
capacité de stockage limitée et ne peut être utilisée que dans des appareils
qui ne consomment pas beaucoup d’énergie (radio, calculette, télécommande,
réveil,...). De plus, il arrive qu’elle coule. Ce type de pile est deux fois
moins cher que les piles alcalines mais elle dure deux à trois fois moins longtemps.
La pile zinc /air (primaire - bouton) exclusivement
destinée aux appareils auditifs.
La pile alcaline (primaire - bâton, bouton), très
performante, avec une grande capacité de stockage, a une longue durée de vie.
Une seule pile alcaline remplace 3,5 piles zinc/carbone. Elle est
particulièrement adaptée pour les walkmans, les lampes torches, les flashes,...
Au départ, elle contenait beaucoup de mercure et un peu de cadmium.
Actuellement, la tendance est à la diminution des quantités de métaux lourds.
Mais attention, ces piles en contiennent toujours. Ce type de pile est très
répandu.
La pile à oxyde d’argent (primaire - bouton) est la
plus utilisée des piles bouton : montres, calculettes, gadgets.
La pile au lithium (primaire - bouton) grande pile
bouton très plate utilisée dans les montres, les balances, les calculettes,...
La pile au mercure (primaire - bâton, bouton). Ce
type de piles tend à disparaître en Europe. Elles sont cependant très répandues
au Maroc et détiennent un grand potentiel toxique.
Les piles rechargeables NiCd (secondaire - bâton),
Ce sont les piles rechargeables standards. Le cadmium représente +/- 15 à 20%
du poids de la pile. Elles fournissent une tension de 1,2 V (1,5V dans le cas
des piles primaires), mais cela convient pour la plupart des usages
domestiques. Leur principal désavantage est qu'elles contiennent une part
importante de cadmium. Elles présentent un effet mémoire important et leur durée de vie
est moins longue que celles des piles rechargeables NiMH.
Les piles rechargeables NiMH ont une puissance
énergétique qui dépasse de 20 à 30% celle des piles rechargeables à base de
cadmium. Le cadmium y a été remplacé par de l'hydrogène (hydrure). Leur
puissance et leur longévité sont supérieures, elles se déchargent moins vite
que les NiCd et ne présentent pas d'effet mémoire : elles peuvent être
rechargées avant décharge complète, sans que cela ne réduise leur capacité
maximale. Cette sorte de pile présente néanmoins un désavantage: elle ne
supporte pas les températures supérieures à 45°C.
Les batteries lithium - ions sont principalement
utilisées pour les GSM, les ordinateurs portables, les caméscopes, etc. Ces
batteries ont comme principal avantage une grande capacité pour un faible
poids. Elles offrent jusqu’à 50% d’énergie en plus que les batteries NiMH et le
double de l’énergie des batteries NiCd. Coûteuses à l’achat, elles se chargent
sur l’appareil proprement dit et pas sur un chargeur.
Les piles alcalines rechargeables. Depuis 10 ans,
elles refont régulièrement surface sur le marché avec différents noms de
marques. Il s’agit toujours de la même technologie pas très adaptée à une
utilisation par les consommateurs. En effet, ces piles doivent être utilisées
et rechargées de manière très régulière et précise. Elles ne contiennent ni
mercure, ni cadmium, elles ont une tension de 1,5 V et ne se déchargent pas au
cours du temps ; c’est pour cette raison qu’elles sont vendues chargées.
Malheureusement, elles sont difficiles à utiliser pour le consommateur et elles
ne se rechargent théoriquement qu’une centaine de fois. Ces piles constituent
une alternative aux piles alcalines classiques pour les gens précis et
méthodiques (recharge très régulière des piles). Evidemment, les piles
rechargeables ne peuvent être rechargées que si la population a accès à
l’électricité…
Pourquoi les piles sont-elles mauvaises pour
l’environnement?
Les piles usagées sont des déchets dangereux, à
l’origine de rejets de métaux lourds toxiques dans l’environnement (mercure,
plomb, cadmium, zinc, nickel). Lorsqu'ils se retrouvent dans la chaîne
alimentaire, suite à leur dispersion dans l’environnement, les métaux lourds
peuvent se révéler très toxiques pour l'homme ou pour l'animal. Ces matières
sont en effet bien souvent cancérigènes et peuvent occasionner des allergies,
des troubles au niveau du système reproducteur et des effets neurotoxiques.
La production des piles est également à l’origine
d’une contamination de l’environnement par les métaux lourds. La production de
piles exige beaucoup d'énergie (bien plus que l'énergie fournie par la pile
lors de son utilisation) et une grande quantité de matières premières non
renouvelables.
Parce que se sont des objets qui sont non durables
(sauf les piles rechargeables).
Les piles sont-elles recyclables?
Oui, les piles jetables et rechargeables sont recyclables. Mais pour être recyclées, elles doivent être remises à une collecte sélective. Elles ne peuvent jamais être jetées à la poubelle avec d’autres déchets, ni dans la nature. Elles sont toutes polluants (primaires, secondaires).
Aujourd’hui, il n’existe aucun organisme s’occupant du ramassage et du recyclage des piles au Maroc. Le pays le plus proche pour ce faire est l’Espagne.
Sensibiliser, c'est aussi permettre à une action d’être visible et comprise. Nous souhaitons en ce sens continuer de manière régulière la collecte, le tri et l’incinération d’une partie des déchets jusqu’à ce que cette pratique devienne automatique. Cette action aurait d’autant plus d’impact si il y avait quelques panneaux explicatifs dans chaque villages mais aussi, et tout simplement, des poubelles, ce qui nous amène au deuxième point des actions à envisager : le stockage des déchets.
B. Stocker les déchets.
Nous aimerions qu’il existe, dans l’idéal, un certain nombre de poubelles à disposition de la population afin qu’il y ait un endroit spécifique pour entreposer les déchets. Le nombre exact de poubelles, leur taille, leur emplacement et leur fonction (une poubelle « piles », poubelle « plastique », etc.) n’est pas encore défini puisque nous devons tout d’abord préparer ce projet avec les responsables de l’association, la population et selon les espaces possibles et accessibles dans chaque village.
De plus, nous devons acheter ces poubelles au Maroc et les transporter jusqu’aux villages, ce qui, évidemment, a un coût. En ce sens, le nombre de poubelles va aussi dépendre des fonds que nous allons pouvoir obtenir. Pour ce faire, nous souhaitons préparer et présenter un projet de collecte, de tri, de stockage et de traitement des déchets devant les commissions françaises appropriées afin d’obtenir des subventions. Ce projet peut entrer dans le cadre d’un défi jeune par exemple ou encore en passant par le biais de la Fondation de France, la mairie de Paris, la mairie de Bordeaux, etc.
Le but de ce projet est d’acheminer vers les villages de l’Ahansal des conteneurs afin de pouvoir conduire les habitants de la vallée à stocker progressivement toute la production de déchets dans des endroits appropriés, et de ce fait, arriver a une relative autonomie quand au tri puis au traitement des déchets. Pour ce faire, il est nécessaire qu’un ou plusieurs individus prennent en charge, dans la mesure du possible, le suivi de ce projet dans chaque villages.
C. Ramassage et recyclage des déchets.
La mise en place de moyens adéquats de stockage des déchets et une sensibilisation continue de la population pourraient permettre d’amener les habitants de chaque villages à se servir des conteneurs qui seront mis à leur disposition et en ce sens permettre un ramassage efficace des déchets.
Il est évident que ramasser les déchets et les stocker serait déjà un grand pas un avant. Pour autant, la question est de savoir que faire de ces déchets une fois qu’ils sont collectés, triés et stockés. En effet, comme il l’a déjà été préalablement souligné, il n’y a aucune déchetterie au Maroc et la majorité des incinérateurs, qui sont plutôt des brûleurs, ne fonctionnent pas. Etant donné ce constat, il nous semble particulièrement intéressant d’organiser un partenariat avec l’association Ismalar. Cette association espagnole de tourisme équitable pourrait prendre en charge le rapatriement des piles usagées en Espagne et des métaux à Rabat en vue de leur traitement. Ismalar a déjà mis en place cette action concernant le village d’Agoutim et de Zaouïa Ahansal. Nous aimerions, si possible, qu’elle étende son action aux villages de Tirannimine, Taghia et Amzraï. Nous avons déjà discuté de cette possibilité avec l’association et nous espérons qu’une telle action entre dans les faits dès l’année prochaine. Cette coopération entre Radija et Ismalar est en cours d’élaboration et sera en toute logique effective dés le départ du « projet déchets », permettant de ne pas créer de surcharge des déchets dans la vallée.
Concernant le recyclage du plastique, il semble difficile de trouver, dans l’état actuel des choses une solution adéquate selon les organismes existants au Maroc. Il est possible que le plastique soit incinéré après le tri des déchets bien que cette opération rejette énormément de gaz toxiques. Pour être plus clair, nous n’avons pas encore de réelles solutions pour remédier à ce problème.
D. Mesures d’analyses.
Il serait profitable de pouvoir également effectué une série de relevés concernant la pollution effective des sols, des cultures et des sources d’eau potables ou servant à l’agriculture, nous permettant ainsi de comprendre et faire comprendre les risques encourus et donc de pouvoir agir en conséquence.
[1] Direction de l’Observation, des Etudes et de la Coordination, Rapport sur l’état de l’environnement du Maroc (REEM), 1999.
[2] Direction de l’Observation, des Etudes et de la Coordination, Rapport sur l’état de l’environnement du Maroc (REEM), 1999.
[3] Direction de l’Observation, des Etudes et de la Coordination, Rapport sur l’état de l’environnement du Maroc (REEM), 1999.